Je ne comprends pas, en lisant ce qui est enfin publié timidement aujourd'hui sur Alfred Naquet, celui qui se flattait d'être le père du divorce, en réalité promoteur de la judiciarisation systématique des divorces, pourquoi il avait réussi à faire oublier le consentement mutuel, réussi à faire négliger les accords possibles entre époux et entre parents, réussi à vanter les mérites des procédures injurieuses, injuriantes et dégradantes.
Lorsque je lis les actes du Sénat en matière civile, je vois qu'il est toujours question en introduction, de la loi Naquet.
J'ai lu que Naquet se disait défenseur de la famille. Selon lui, l'indissolubilité d'un couple amenait des discordes, alors que la crainte du divorce pouvait aider à maintenir l'harmonie dans un ménage. C'était donc au nom du droit de la famille qu'il conduisait sa campagne. Le divorce, disait-il, pouvait en effet servir à resserrer les liens familiaux et être une sauvegarde pour les enfants en évitant les disputes des parents. Il ajoutait que l'indissolubilité du mariage entravait la liberté de tous les non-catholiques, protestants, juifs et athées.
http://agfbl.free.fr/divorce.htmC'est tout de même incohérant de se dire à la fois pour la famille, partisan de l'amour libre, demandeur et promoteur du divorce judiciaire, comme de se dire à la fois républicain, anarchiste, d'extrême gauche, radical socialiste, et j'ai vu aussi franc maçon. Un individu sain d'esprit peut-il être et se dire tout à la fois ?
Je ne sais pas si la France ne devrait pas cesser de faire de la famille et de la parentalité, un système condamné par avance, qui se trouve altéré continuellement par des allusions sur de pseudos relations dominant dominé dont un des deux conjoints ou même les enfants devraient absolument se libérer.
Y aurait-il de nos jours moins de contraintes, de manipulations, de rapports dominants dominés, et de risque divers, dans la vie en société, dans la solitude, le célibat, les aventures sentimentales, l'amour libre, ou rien de cela, que dans une vie de famille et de couple autour des enfants à élever ?
A l'annonce d'un risque de rupture, comme il y en a dans tous les couples, les idées de rapports de domination provoquent aussitôt une réelle prise de pouvoir sur la rupture elle-même, de celui ou celle qui se dit dominé(e), avec l'avocat qui sait faire usage des pouvoirs publics pour que sa cliente ou son client en sorte le plus fort, le vainqueur.
Les rapports de domination ne sont plus dans la vie de couple où il est valorisant de chercher à les rééquilibrer plutôt que s'en plaindre, mais ils s'installent dans la rupture, avec un gagnant et un perdant.
Personne de nos jours ne s'oppose plus à un divorce, mais pourquoi s'affronter dans le champ judiciaire, prendre des avocats qui font aggraver les querelles, affaiblir les liens parentaux, se transformer en justiciables durant des années ?
Que les avocats cessent de faire pression sur la société et les médias pour garder leur misérable (selon les uns) ou colossal ( selon les autres) gagne pain dans les divorces et séparations qu'il suscitent comme Naquet tant par leurs discours que par leurs propositions parfois fallacieuses de savoir comment obtenir des juges les décisions avantageuses et gagnantes qu'ils ont souvent osé promettre avant les débats à leurs client(e)s.